Virtual Magie, le site français de référence sur la prestidigitation.
Pour faire suite à mes trois
articles sur la mnémotechnie sur le site Virtual Magie et à mon étude Initiation au mentalisme,à l'hypnose et à la mnémotechnie, je vais écrire un compte rendu détaillé du
livre qui est pour moi le meilleur des ouvrages actuels sur le sujet, Comment développer une mémoireextraordinaire de Dominic O’Brien, huit fois champion du monde de mémoire
et qui était un élève à la fois lent et inattentif.
Dans le chapitre « La méthode des
liens », Dominic O‘Brien, vous fait faire des exercices pour développer
votre créativité, qui sera un des qualités déterminantes dans votre
mémorisation.
Voici ce qu'il écrit : "Lorsque j’enseigne la méthode des
liens, je demande à mes élèves combien de temps ils pensent pouvoir se rappeler cinq mots dans l’ordre. La plupart d’entre eux s’imaginent qu’ils les
oublieront en quelques minutes. Quand ils constatent que la réalité est tout
autre, ils sont surpris. En fait, cette méthode est si efficace que la liste reste
souvent gravée dans la mémoire pendant plus de 24 heures. Je doute qu’on puisse
atteindre ce degré de réussite en se répétant les mots pour les apprendre par
cœur.
Cela dit, il faut convenir qu’il
s’agit seulement de cinq mots. Ajoutons-en deux et appliquons la méthode aux
sept termes suivants : « bateau », « pneu », « colis », « bouton », « chou », «
souris » et « botte ». Voici l’histoire que j’ai inventée pour m’en rappeler :
je dérive doucement dans un bateau sur une mer calme. Alors que j’approche du
rivage, je vois un pneu sur le sable. Je le fais rouler, jusqu’à ce qu’il
s’arrête à côté d’un colis. J’ouvre celui-ci et je découvre qu’il contient un
gadget muni d’un bouton rouge clair. La curiosité s’empare de moi. J’appuie sur
le bouton, et un chou se matérialise comme par magie. Il s’en échappe une
souris effrayée, qui détale pour aller se cacher dans une botte oubliée plus
loin.
Le plus fascinant est que
l’apprentissage par cœur et la répétition peuvent prendre des heures et donner
de piètres résultats, alors que la méthode des liens est rapide (il ne m’a
fallu que 30 ou 40 secondes pour composer cette histoire) et généralement
fiable. Le secret ? Cette technique donne un sens à des éléments qui n’ont
aucun rapport entre eux. Pour s’en souvenir, il suffit de les présenter dans un
contexte qui les lie à une réalité comportant une certaine logique.
Jouez un tour à votre esprit
D’après mon expérience, la
narration à la première personne est ici d’une grande importance. En vous
campant dans un rôle, vous jouez un tour à votre esprit. En effet, celui-ci
croit que vous avez véritablement vécu cette expérience. Cependant, vous ne
pouvez lui jouer ce tour que si vous avez rendu les images les plus réelles
possible, ce qui nécessite l’engagement de tous vos sens. Plus vos associations seront vivantes, plus elles vous reviendront
facilement à l’esprit.
Voici la raison pour laquelle la
narration à la première personne fonctionne si bien : si vous faites partie de
l’histoire, vous associerez des émotions aux événements. Lorsque vous injectez
une dose d’humanité, de vulnérabilité et de « réalité » dans l’histoire, votre
cerveau y croit et la retient donc plus facilement. Chose intéressante, les circuits
de votre cerveau (les neurones individuels et les réseaux qu’ils forment) ne
peuvent faire la distinction entre la réalité et l’imagination. Vous seul, en
tant qu’être conscient, connaissez la vérité. Voilà pourquoi il est si facile
de jouer un tour à votre esprit.
Au fil des ans, bien des gens
m’ont dit craindre que ce genre de techniques ne leur soit pas adaptée. En
effet, ils ne pensaient pas être assez créatifs pour ancrer les images. Il est
important de préciser ici que les scénarios imaginés dans le contexte de ces
méthodes doivent se trouver dans la sphère du possible ou, du moins, suivre une
certaine logique. L’histoire qu’on invente peut être un peu étrange, mais il
faut qu’elle soit plausible. Par conséquent, il n’y a rien de fantastique
là-dedans. Il n’est donc pas nécessaire de fournir des efforts surhumains pour
faire preuve de créativité.
Par ailleurs, je tiens à vous
faire une confession rassurante : même si, aujourd’hui, la mémorisation par
association est comme une seconde nature pour moi, mes images mentales ne sont
pas si détaillées. Parfois, elles contiennent peu de couleurs vives et peu de
formes ; parfois, elles sont caricaturales. À coup sûr, elles sont loin d’être
parfaites. J’évoque des scénarios qui sont tout juste suffisants pour tisser
des liens dans mon esprit. Cependant, comme vous n’en êtes probablement qu’à
vos débuts, je vous conseille de rendre vos images les plus précises possibles.
Lorsque vous serez à l’aise avec la méthode, vous pourrez prendre des
raccourcis."
Voilà. C’est tout pour le moment.
Amitiés à tous.
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