samedi 21 octobre 2017

Le Tathagatagarbha, l’Eveil originel dans le bouddhisme.




Un très bel ouvrage sur la nature de Bouddha.


La plupart de ces éléments viennent de 50 notions clés sur Le Bouddhisme pour les nuls de Marine Manouvrier.

La première chose à faire devant un pareil mot, c'est de ne pas s'affoler ! Et de nous rappeler certaines choses... Reprenons une métaphore bien aidante : les enseignements du Bouddha montrent la voie qui mène d'une rive où l'Éveil n’est pas reconnu dans l'existence du pratiquant à la rive éveillée de son existence. Poursuivons : le Bouddha a traversé les eaux et voit ce qu’est l'existence à partir de l'Éveil. À ce moment, il se demande comment transmettre son expérience à tous ceux qui n’ont  pas  encore fait cette traversée. Il craint d'utiliser un langage propre à son nouveau sol qui ne pourrait être compris de tout autre. Il va donc prendre un certain temps avant de décider d'enseigner et de tourner la Roue du Dharma.

Une voie progressive

Le Bouddha était un grand pédagogue : il avait cette précieuse qualité de pouvoir transmettre ses enseignements à partir d'un point de vue qui pouvait être compris par celui qui l'écoutait. Il enseignait différemment selon qu’il s’agissait d'un roi, d'un pâtre, d'une mère ayant perdu son enfant, et son interlocuteur se disait  instantanément : « Cette parole, elle me parle ! » Il en reconnaissait la vérité dans son expérience propre.

Après l'Éveil, le Bouddha a donc renoncé à transmettre son expérience de l'existence éveillée, simplement car cette parole aurait été inaudible. Il a donc réfléchi à tracer un chemin qui parlerait à tous à partir de leur expérience : c'est l'enseignement des Quatre Nobles Vérités. Il tourna ensuite une seconde fois la Roue du Dharma, car il estimait que ses zélés disciples étaient arrivés à un point du chemin où l'enseignement sur la vacuité ferait sens à leurs yeux. Vint enfin le temps où le  Bouddha put transmettre à partir de ce qu’il avait vu avec un œil éveillé. Il tourna alors pour la troisième fois la Roue dû Dharma et enseigna le Tathagatagarbha.

La dimension originelle de l’existence est l’Eveil

Ayons à l'esprit que Tathagata est l'un des nombreux noms que portent tous les Bouddhas. Étymologiquement, voici comment se décompose ce mot : tatha veut dire « ainsi » dans le sens de « C'est ainsi ! », gata signifie: « allé », et garbha « la matrice » et « l’embryon », pointant donc la dimension originelle. Nous arrivons à « l'ainsi-allé-originel ». Qu'est-ce que cela veut dire ? Tout simplement que la dimension de l'Éveil est originelle c'est-à-dire que dès l'origine l'Eveil est la dimension de l’existence. Nous comprenons mieux maintenant pourquoi l'Éveil est quelque chose que nous avons non pas à atteindre mais à « dé-couvrir » : nos yeux doivent être décillés.

Vous rappelez-vous que le deuxième Tour de Roue pointait la découverte de l’appel de l’Eveil (la bohdicitta) ? Au troisième Tour de Roue, c'est une découverte extraordinaire de simplicité qui se produit : la réponse est dans l’appel, toujours originellement « déjà là », à la fois en gestation — et c'est ici l'image de l’embryon —  à la fois entièrement épanoui — et c'est l'image de la matrice. Nous comprenons donc alors que l'Éveil originel, le Tathagatagarbha, n'est jamais coupé de l'existence : il en est sa dimension même.

Ainsi, cette voie de pratique n'est pas dépourvue d'un élément de grâce, car, venant à la fois de l'Éveil et de nulle part, il est donné au pratiquant à un moment donné de son cheminement d’ouvrir les yeux sur le Tathagatagarbha, et c'est un pur don.


Voilà. C’est tout pour aujourd’hui. Amitiés à tous.

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