Un autre livre de Christel Petitcollin
Je viens de lire un livre que j’ai
trouvé à la fois formidablement bien écrit, original et passionnant. Je
voudrais vous en faire part à travers quelques articles de ce blog. Il s’agit
de « Pourquoi trop penser rend manipulable, Protégez votre mental de l’emprise » de Christel Petitcollin. L’auteur y prend le contrepied des thèses habituelles
selon lesquelles on ne manipule que les naïfs et les imbéciles. En fait, elle
pense que, plus on est intelligent, plus on est manipulable.
Cet article est la suite de celui-ci.
Le troisième chapitre s’intitule «
Qui sont les manipulateurs ? ». En voici le résumé.
Les manipulateurs
peuvent-ils changer ?
« Les manipulateurs peuvent-ils changer ? » demande-t-on à Christel
Peitcollin à chaque conférence. Son « non » catégorique réjouit certains et
scandalise les autres. Un manipulateur
ne peut pas changer, pour trois raisons objectives :
1. La première condition pour que quelqu'un change, c'est qu'il ressente
lui-même le besoin de changer. Or un manipulateur n'est pas demandeur de changement.
Il est très fier et très content de ce qu'il est, même s'il joue les malheureux
quand ça l'arrange. Écoutez-le se vanter de ses petites manigances mesquines.
Il se croit très fort et très malin.
Il étale triomphalement ses vengeances et ses traquenards. Il expose complaisamment
sa philosophie de vie : tout le monde est bête et faible, sauf lui, à qui « on
ne la fait pas», car il a « tout compris de la vie »! II faut écraser les
autres, parce que personne ne vous fera de cadeau, etc. En phase « Rendors-toi »,
il jure qu'il a compris et il promet de changer. Mais ses victimes sont bien
placées pour savoir qu'en guise de changement il se contente de se tenir
tranquille un moment. En moins de deux semaines, il redevient égal à lui-même.
2. Le système de pensée d'un manipulateur est verrouillé face à
l'autocritique. Or on ne peut pas faire travailler quelqu'un sur lui-même, s'il
n'est pas capable de se remettre un tant soit peu en question. Là encore, il
suffit de l'écouter parler : rien n'est
jamais de sa faute à lui. C'est toujours les autres qui ont commencé, et, lui,
il est pur et innocent. Il prétend n'agir qu'en réaction aux comportements des
autres. Un manipulateur peut aller jusqu'à 'expliquer qu'il est « obligé » de
faire du mal à ses enfants pour punir sa femme d'être partie. Il n'en démordra
pas : c'est de sa faute à elle. Il faut bien qu'elle voie sur les enfants le
mal qu'elle lui a fait en divorçant.
3. Le manipulateur vous a déjà dit cent fois que les psys, c'est pour les
fous, et qu'en plus, en général, les psys sont plus fous que leurs patients.
Vous savez donc ce qu'il pense de la
thérapie. Il n'ira voir un psy que s'il y est obligé, par la justice par
exemple, ou pour vous rendormir. Comme un manipulateur ne sait que manipuler, il
manipulera son psy, avec ses ficelles habituelles. Il commencera par flatter le
psy « dont il a eu de si bons échos ». Ensuite, il se victimisera, se
prétendant aux prises avec des gens « tellement méchants ». Puis il se fera un
plaisir d'inquiéter le psy en se disant « au bout du rouleau » et en suggérant
qu'il pourrait se foutre en l'air. Et, finalement, il accusera le psy de mal
faire son boulot de thérapeute. Soit le psy est manipulable et le manipulateur
va jouer avec son psy comme un chat avec une souris, en jubilant intérieurement
d'être plus malin qu'un psy. Soit le psy n'est pas manipulable et le
manipulateur va se sentir en danger. Personne ne doit voir derrière son masque.
À la première question dérangeante, il arrêtera les séances, posant à son psy
un superbe lapin en cadeau d'adieu.
Voilà. C’est tout pour le moment.
Amitiés à tous.
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