vendredi 30 août 2019

Le temps ne vous fera pas oublier, il vous fera mûrir et comprendre.




Sans commentaire.


Ce texte est une traduction d’un article du site « Rincon del Tibet »  

Avec le temps, j'ai appris la différence subtile entre prendre la main de quelqu'un et enchaîner une âme.

Avec le temps, j'ai appris que l'amour ne signifie pas compter sur quelqu'un et que la compagnie ne signifie pas la sécurité. Avec le temps, j'ai commencé à comprendre que les baisers ne sont pas des contrats, ni des cadeaux prometteurs.

Avec le temps, j'ai appris que le fait d'être avec quelqu'un parce que cela vous offre un avenir prometteur signifie que tôt ou tard vous voudrez revenir à votre passé. 

Avec le temps, vous vous rendez compte que le fait de se marier simplement parce que « c'est urgent » est un avertissement clair que votre mariage sera un échec. 

Avec le temps, j'ai compris que seul celui qui peut t'aimer avec tes défauts, sans essayer de te changer, peut te donner tout le bonheur que tu désires.

Avec le temps, vous réalisez que si vous êtes à côté de cette personne juste pour accompagner votre solitude, vous finirez inévitablement par ne plus vouloir la revoir.

Avec le temps, vous réalisez que les vrais amis valent beaucoup plus que n'importe quelle somme d'argent.

Avec le temps, j'ai compris que les vrais amis se comptent sur les doigts et que celui qui ne se battra pas pour eux tôt ou tard ne sera entouré que de fausses amitiés.

Avec le temps, j'ai appris que les mots prononcés dans un moment de colère peuvent continuer à blesser celui que vous avez blessé, tout au long de votre vie.

Avec le temps, j'ai appris que s'excuser, tout le monde le pratique, mais pardonner ne concerne que les grandes âmes.

Avec le temps, j'ai compris que si vous avez gravement blessé un ami, l'amitié ne sera probablement plus jamais la même.

Avec le temps, vous réalisez que même si vous êtes heureux avec vos amis, vous pleurerez un jour pour ceux que vous avez laissé partir.

Avec le temps, vous réalisez que chaque expérience vécue avec chaque personne est irremplaçable.

Avec le temps, vous réalisez que celui qui humilie ou méprise un être humain subira tôt ou tard les mêmes humiliations ou le même mépris multiplié par deux.

Avec le temps, j'ai appris à construire toutes mes routes aujourd’hui, car le terrain de demain est trop incertain pour faire des plans.

Avec le temps, j'ai compris que précipiter les choses ou les forcer à se produire les empêcherait d'être comme on les attend.

Avec le temps, vous réalisez que la meilleure chose n'était pas vraiment l'avenir, mais le moment où vous vivez.

« Mais malheureusement ... nous ne comprenons cela qu'avec le temps. »
Jorge Luis Borges

Voilà. C’est tout pour le moment. Amitiés à tous.

jeudi 29 août 2019

La curieuse impossibilité de se voir comme on est.




" Les vilains petits canards"  de Boris Cyrulnik.



Ce texte est la suite de celui-ci. Il est inspiré par un article du journal « Psychologies ».

 « Tant qu’elles voltigeaient autour de mes oreilles, mes belles anglaises avaient permis à ma mère de refuser l’évidence de ma laideur. Il fallut qu’elle s’avouât la vérité. Mes cheveux coupés, je suis devenu laid comme un crapaud. » Dans Les Mots (Gallimard, “Folio”), son récit autobiographique, Jean-Paul Sartre accorde une large place à son premier rendez-vous dans un salon de coiffure, à 7 ans. C’est probablement ce jour-là, en effet, que son avenir s’est mis en place. D’un mot, son être venait d’être défini : laideur.

Toutefois, pour s’en protéger et asseoir son estime de soi, il gardera ancré en lui le souvenir d’avoir été idolâtré par son grand-père. Et avouera sans fausse pudeur s’être toujours senti « indispensable à l’univers ». Sans doute est-ce cette surévaluation de son être qui l’autorisera à devenir un grand penseur adulé par de belles femmes.

Mais jusqu’à quel point Sartre percevait-il son apparence disgracieuse ? Un individu peut-il s’observer avec objectivité, c’est-à-dire s’appréhender comme un objet extérieur ? Chacun de nous devrait être la personne la mieux placée pour se voir tel qu’il est. Qui de plus proche de moi que moi, en effet ? Or ce n’est pas le cas. « L’ego est toujours un alter ego. Même si j’imagine être « moi », je suis à jamais séparé de moi », affirme Jacques Lacan dans ses Écrits (Points, « Essais »).  En 1903, Paul Sollier, neurologue et psychologue, connu pour avoir soigné la dépression de Marcel Proust, évoquait une bien curieuse pathologie. Il s’agissait d’une forme particulière d’hystérie touchant des jeunes femmes incapables de se percevoir dans un miroir. Un psychanalyste moderne aurait interprété ce phénomène comme un mécanisme de défense pour éviter de regarder la réalité en face, mais la psychanalyse n’en était, à l’époque, qu’à ses balbutiements.

Notre « vrai » corps n’est pas celui, biologique, objectif, que soigne la médecine. Nous vivons dans un « corps libidinal », modelé par les paroles et les regards des premiers adultes qui se sont occupés de nous, assure Lacan (Le Séminaire, Encore, Points, « Essais »). Dans L’Être et le Néant (Gallimard, « Tel »), Jean-Paul Sartre précise : « Autrui me regarde et, comme tel, il détient le secret de mon être, il sait ce que je suis : ainsi le sens profond de mon être est hors de moi. »

Les propos du philosophe rejoignent les observations cliniques des spécialistes de la première enfance. « À un moment, le bébé regarde autour de lui, note Winnicott. Et ce qu’il regarde en premier lieu est le visage de sa mère. Que voit-il ? Il voit qu’elle le regarde. Il lit ce qu’il est – pour elle. Et il en déduit que quand il regarde, il est vu. Donc, il existe. Les enfants humains ne peuvent commencer à être que s’ils bénéficient de soins appropriés. »

Dans son essai Les Vilains Petits Canards (Odile Jacob, « Poche »), Boris Cyrulnik nous explique comment, à l’époque du dictateur Ceauşescu, les petits laissés pour compte dans les orphelinats roumains, privés d’attention et de mots, n’accédaient jamais au statut d’humains capables de dire « Je ». De plus, constate Alessandra Lemma, psychologue et psychanalyste spécialisée dans les troubles de l’image de soi, « le regard maternel peut être fait de dégoût, il peut être absent, il peut être le lieu de projections haineuses, hostiles. Et pour le bébé, cette laideur, cette méchanceté, deviennent siennes ». Ses amis, ses partenaires pourront toujours lui répéter à quel point il est charmant, quelqu’un de bien, il n’en démordra pas.

Nous sommes tous persuadés que notre corps nous appartient. Sur le plan biologique, c’est vrai, forcément. Or, parfois, sans le savoir, nous continuons de vivre dans une enveloppe charnelle qui, symboliquement, n’est pas nôtre. Selon Alessandra Lemma, c’est le cas des personnes ayant grandi aux côtés de parents très narcissiques, ne voyant en leurs petits que des prolongements du corps parental. Il y a là « un corps pour deux ». Ces pères et mères obsédés par l’apparence (à commencer par la leur) ont besoin d’admirer leurs enfants, de surinvestir leurs corps et ne supportent pas les traits physiques ou de caractère ne cadrant pas avec leurs idéaux personnels – « Si tu avais des yeux bleus, tu serais plus jolie », « Sans ton nez épais, tu serais parfait ». En grandissant, l’individu continuera à se voir, à se juger à l’aune de ce regard sans indulgence. Les personnes qui s’acceptent sans trop de problèmes ne sont pas forcément objectivement plus séduisantes, ni plus intelligentes, ni meilleures moralement. « Elles se voient à travers des lunettes roses, elles ont une vision bienveillante d’elles-mêmes transmise par un entourage qui a su les contempler avec des yeux aimants », poursuit Alessandra Lemma.

Nous sommes habités par « un sentiment de continuité de l’existence » – pour reprendre l’expression du pédiatre et psychanalyste Donald W. Winnicott –, qui nous permet de ne pas douter de notre être. Pourtant, dans les moments de crise, dans toutes les situations où nos perceptions sont altérées, nous nous sentons captifs d’une enveloppe corporelle étrangère. Cela, parce que l’image que nous contemplons dans le miroir ou la personne que nous croyons être sont des constructions mentales.

Quant au moi, il ne possède pas davantage de réalité objective. C’est une coquille vide, remplie par les identifications aux êtres aimés de la première enfance, puis par les modèles successifs et idéaux adoptés au cours de la vie. Lacan assimilait la croyance en un ego autonome, libre, à une pure folie, rejoignant les bouddhistes pour qui il n’est qu’illusion. Tels les prisonniers condamnés à ne voir que des ombres qu’ils prennent pour la réalité, nous sommes subjugués par des représentations fallacieuses de nous-mêmes. Selon Carl G. Jung, pour nous adapter aux attentes de la société, nous nous dissimulons sous des masques (la persona) : nous faisons nôtres des conduites que nous savons valorisées pour paraître bons et aimables. Nous nous définissons par notre situation familiale, nos diplômes, notre profession, faisant taire nos aspirations les plus profondes. Raison pour laquelle, lorsque la façade s’écroule – à l’occasion d’un accident de la vie, licenciement, divorce –, nous sommes désorientés. Nous ne savons pas être nous !

Suis-je lâche ? Courageux ? Pendant la guerre, aurais-je été collabo ou résistant ? Les journaux intimes, les exercices d’introspection n’ont d’autre but que cette quête de soi qui se heurte toujours à un moment ou un autre au mur de l’inconscient – cette partie obscure où nous reléguons les pensées, les désirs, les fantasmes, susceptibles d’altérer, de rabaisser l’image que nous avons de nous et que nous voulons offrir au monde. C’est souvent à l’épreuve des faits, sans l’avoir décidé, que nous nous révélons à nous-mêmes.

Mais est-il si intéressant de se contempler avec objectivité ? De nombreux chercheurs en psychologie positive constatent que les individus qui se voient plus beaux et intelligents qu’ils ne le sont, tendent à être plus heureux que ceux qui s’efforcent d’être lucides et de porter un jugement critique sur eux-mêmes. À condition de ne pas trop s’aveugler, une certaine forme d’idéalisation de soi, de son existence, aiderait à vivre mieux. Peut-être d’ailleurs le monde est-il plus coloré et doux pour ceux qui pensent a priori avoir droit à une place agréable.

Voilà. C’est tout pour le moment. Amitiés à tous.

mercredi 28 août 2019

« L'athéisme » du Sâmkhya.



Le livre de Tara Michaël.



Ce texte est la suite de celui-ci. Il est inspiré de « Clefs pour le yoga » de Tara Michaël.

On parle parfois de « l'athéisme » du Sâmkhya, et la seule différence doctrinale qui existerait entre Sâmkhya et Yoga, serait que le premier n'envisage pas l'existence d'un Dieu suprême, tandis que le second admet que Dieu (Içvara) puisse être pris comme objet de concentration. Cette remarque ne peut s'appliquer qu'au Sâmkhya classique, et non au Sâmkhya plus ancien : pour le Mahabharata, les Purusha, existant en mode distinct tant qu'ils sont en association avec la Prakrti, retournent, quand ils sont libérés, au vingt-sixième principe ou Dieu, qui est le suprême Purusha. Mais même en ce qui concerne le Sâmkhya classique, la discussion de son prétendu athéisme est oiseuse. En effet, en tant que réflexion méthodique, le Sâmkhya cherche à se dispenser de toute notion dont l'acceptation serait article de foi ; mais il est évident que le Purusha, d'après les descriptions qu'on en fait dans les textes Sâmkhya, a tous les caractères du principe divin en l'homme. C'est une pure et parfaite présence, non divisée par la division des choses, non affectée par les conflits de la manifestation cosmique, existant à l'intérieur de tous les êtres. Le principe divin n'est pas conçu comme extérieur à l'homme, mais recherché en lui-même, ce qui est d'ailleurs en conformité avec le thème central des Upanishad : l'identification de l'essence ultime de l'homme (âtman) à l'Etre Absolu pénétrant tout l'univers (Brahman).

La conception de la pluralité des Purusha n'est pas non plus une objection valable, car cette conception ne s'applique qu'aux « soi » incarnés, et a une valeur empirique jusqu'à la Délivrance. La vie et la mort, les diverses expériences, l'esclavage et la libération, n'appartiennent pas en réalité au Purusha, mais aux agrégats psychiques et matériels avec lesquels il est identifié. Le Soi est sans attributs, sans qualités, non composé, impérissable, immuable, absolument non agissant et impassible. Tout changement, toute qualification, toute détermination appartiennent à Prakrti. Puisque tous les Purusha ont la même nature de conscience, liberté et omniprésence, une fois libérés de leur association avec la Prakrti, il n'y a pas la moindre différence entre un Purusha et un autre. Dans l'absolu et après la Délivrance, les Purusha sont exempts de toute différenciation, et il n'y a aucune raison de continuer à leur attribuer une distinction et une multiplicité. Il est seulement vrai de dire que du point de vue de l'être manifesté, non libéré, les Purusha paraissent distincts.

Mais le fondement de cette imputation d'athéisme réside probablement dans le fait qu'en Occident la notion de Dieu est inséparable de celle de Créateur. Or, pour le Sâmkhya, le Purusha n'est pas directement impliqué dans la création, bien qu'il y préside. La fonction de manifestation, préservation et dissolution, au niveau macrocosmique et microcosmique, est tout entière dévolue à la Prakrti. Le Purusha demeure absolument transcendant, même lorsqu'il est conjoint à la Prakrti et immanent au monde manifesté. Mais n'oublions pas les liens mystérieux qui unissent cette Prakrti au Purusha : mise en branle par sa seule présence, elle inaugure le mouvement cosmogonique. En toutes choses, c'est pour lui qu'elle agit. Elle déploie les mondes pour son plaisir, et les résorbe pour sa libération. Telle une servante désintéressée ou un ami oublieux de soi-même, elle trouve son propre accomplissement dans le service du Purusha.

C'est pourquoi le Sâmkhya épique regarde Purusha et Prakrti comme les deux modes d'une même réalité, dont l'un représente l'aspect stable et l'autre l'aspect modifiable. Le Sâmkhya est réaliste en ce qu'il prend pour point de départ la dualité qui est à la base de notre univers manifesté. Cependant il aboutit à un état où la Prakrti, comme principe évoluant, n'existe plus pour l'esprit libéré. La vision de l'unité était l'objet final de cette quête. La « disparition » de la Prakrti, non expliquée mais seulement illustrée par quelques métaphores suggestives comme celle de la danseuse qui se retire, ou de la jeune fille pudique, surprise par les regards, qui se cache, nous rappelle qu'un des noms de la Prakrti est Mâyâ : la magie ou puissance d'illusion.

Dès que l'illusion est reconnue, elle s'évanouit. La Nature est la grande séductrice, qui maintient tous les êtres incarnés sous son charme, sa sujétion et sa juridiction. Dès que le sujet conscient s'éveille, le jeu cosmique s'évanouit. La Prakrti disparaît, se résorbe (layati), elle est réabsorbée dans son principe, le pouvoir d'extériorité est réintégré dans l'immuable, le Principe Féminin est reconduit au Principe Masculin, la dualité est abolie et seule demeure l'unique Réalité.

Voilà .C’est tout pour le moment. Amitiés à tous !

Les six darsanas, écoles philosophiques traditionnelles de l’hindouisme.




Le « Dictionnaire des religions ».



Cet article est la suite de celui-ci. Il est inspiré du « Dictionnaire des religions »  de Mircea Eliade et Ioan P. Couliano.

Les six darsanas, écoles philosophiques traditionnelles de l’hindouisme, forment en réalité trois paires : mimamsa/vedanta, nyaya/vaisesika, samkhya/yoga. Le nyaya s’occupe de logique, le vaisesika propose une cosmologie atomiste ; ces deux écoles restent à l'extérieur du corpus de la tradition védique (smarta). Plus près du smarta sont le samkhya et le yoga. Le premier, dont il est impossible de préciser la date d'apparition, est une philosophie « émanationniste » dont les 24 principes (tattvas) forment une hiérarchie verticale depuis la paire primordiale Purusa/Prakrti jusqu'aux cinq qualités matérielles (tanmàtras) et aux éléments (bhutas). Le système samkhya est la variante hindoue de ce que les savants ont appelé le « schéma alexandrin » qui culminera dans les philosophies gnostiques et néo-platoniciennes : le monde visible, qui est partiellement illusoire, provient d'une descente de principes qui s'éloignent de plus en plus des essences situées en haut. Les cinq organes des sens (jnânendriyas) viennent avec les cinq organes d'action (karmendriyas) et les projections matérielles (tanmàtras) qui forment le monde. Notre intérieur a été fabriqué avant notre extérieur qui en dépend. A travers les principes circulent trois « états » (gunas) de toutes choses : le sattva (clarté, légèreté), le rajas (émotion, action) et le tamas (obscurité, inertie).

Le yoga est un ensemble de techniques, codifiées pour la première fois par Patanjali à une époque inconnue (Yogasutra, du II ème siècle AEC au V ème siècle EC), qui permettent au pratiquant de remonter l'échelle de la descente des principes. Le yoga a huit « membres » (astàngas) ou étapes : 1) abstinence (yàma), 2) observance (niyama), 3) postures corporelles (asanas), 4) techniques de      respiration (pranayamas), 5) intériorisation (pratyàhàra), 6) concentration (dhàranà), 7) méditation (dhyàna) et 8) contemplation unitive (samàdhi). Les techniques corporelles du yoga ont pour but de canaliser correctement les énergies (pranas), afin qu'elles circulent à un certain rythme dans les principaux canaux (nadis) de l'organisme subtil, pour éveiller la formidable énergie serpentine kundalini lovée dans le centre (cakra, « roue ») basal (mulàdhara) et la faire monter à travers les autres cakras jusqu'au « Lotus aux Mille Pétales » (sahasrâra) du sommet du crâne.

Des six darsanas, seuls le mimamsa et le vedanta (« Fin du Véda ») sont smârtas, car ils sont centrés sur les Védas. Le Vedanta, en particulier, se rallie à la sagesse des Upanisads. Son fondateur est Badarayana (ca 300-100 AEC), auteur du Brahma-ou Vedànta-sùtra.

Voilà. C’est tout pour le moment. Amitiés à tous.

mardi 27 août 2019

Émotions et pensées négatives : comment s’en libérer (3 idées pour modifier notre esprit).




Un des livres qui ont inspiré cet article.


Cet article est la suite de celui-ci.

Nous faisons tous face à des émotions et pensées négatives. Le moins que l’on puisse dire, c’est qu’elles ne sont pas agréables. Elles ont la capacité de nous mettre dans tous nos états, de nous pourrir nos journées, voire notre vie.

Pourtant, les émotions et pensées négatives vivent en nous. Chacun de nous ressent et entend un amas très spécifique d’émotions et pensées désagréables. Même si les autres peuvent éprouver le même genre d’émotions, on n’est jamais à leur place et on ne peut jamais être sûr de l’intensité de ce qu’ils ressentent. On ne peut pas savoir s’ils pensent exactement la même chose que nous dans une situation donnée : si elles semblent universelles, en réalité, les émotions et pensées négatives sont très personnelles. Il n’y a que nous pour ressentir et entendre les propres émotions et pensées désagréables qui nous assaillent.

Donc la première victime de nos émotions et pensées négatives, c’est nous-même. Mais de nombreuses autres personnes peuvent être impactées par elles indirectement et en souffrir elles aussi. Pourquoi ? Parce qu’on va être en colère après notre boss et l’on peut aussi manifester cette colère lorsqu’on est auprès de nos collègues, de notre famille, de nos amis, d’un passant ou d’un vendeur.

Mais est-on contraint de subir nos émotions et pensées négatives, d’en être victime ? On se dit souvent que le problème, c’est l’autre. Ce sont les autres qui ont provoqué ces émotions et pensées négatives. Et on peut penser alors qu’il suffit de trouver la bonne formule pour changer les autres. Pour qu’ils ne prennent pas autant d’ascendant sur nous, on peut également s’évertuer à dire non aux autres.

Émotions et pensées négatives : s’en débarrasser ?

Mais comme nos émotions et pensées négatives proviennent de nous – puisque nous sommes les seuls à les ressentir et entendre –  peut-on y faire quelque chose à notre niveau ?

Un nombre incalculable de personnes cherche depuis des milliers d’années à se débarrasser des émotions et pensées négatives, à en limiter le nombre, à les amoindrir. S’en débarrasser complètement est sans doute illusoire et certainement pas la bonne solution, car les émotions et pensées négatives peuvent avoir leur utilité : si par exemple Tartempion mange 3 hamburgers par jour et se met à avoir des pensées négatives de type « Ce n’est pas bien ce que tu fais ! Tu ne devrais pas manger autant de ces cochonneries ! », certes, ce n’est pas agréable et il ressent sans doute des émotions désagréables associées, mais cela peut lui permettre de modifier son alimentation pour manger plus sainement. Donc les émotions et pensés négatives peuvent entraîner des effets bénéfiques, même si on ne le discerne pas au premier abord.

Toutefois, ce n’est pas le cas de l’ensemble des émotions et pensées négatives, loin de là. Trop souvent on ressent et entend des propos négatifs venant de l’intérieur de nous-même (de notre petite voix) qui ont juste pour effet de nous faire nous sentir mal et qui n’ont pas de réelle utilité. Mise à part celle de nous faire dire que décidément, on s’en passerait bien de ces émotions et pensées négatives qui nous pourrissent notre quotidien !

À force de pratique, on peut parvenir à réduire les émotions et pensées négatives, leur nombre et leur impact.

C’est l’un des multiples bénéfices que vous obtenez lorsque vous améliorez de façon saine et durable votre estime de vous-même ou lorsque vous pratiquez la méditation.

Émotions et pensées négatives : neutraliser leurs effets ?

Réduire le nombre d’émotions et pensées négatives que vous avez est un pas énorme. Cela améliore considérablement votre vie, mais ce n’est pas pour autant que vous n’en ressentez pas, que vous n’entendez plus de propos désagréables dans votre tête. Et heureusement, en un sens car comme on l’a vu plus haut, cela peut vous être utile.

Si l’on peut réduire mais non éviter les émotions et pensées négatives, comment aller plus loin ? Comment réduire encore plus le nombre de celles qui ne sont pas appropriées (qui n’apportent aucun bénéfice) et en neutraliser les effets ?

On peut s’y entraîner, persévérer, et obtenir des résultats, amoindrir les effets néfastes généralement provoqués par les émotions et pensées négatives et parvenir à plus rapidement retomber sur nos pieds, autrement dit, à faire en sorte que, lorsque l’on fait face à des émotions et pensées négatives, le « choc » soit (bien) moins violent et donc moins douloureux.

Les effets désagréables durent moins longtemps. Les plus aguerris parviennent à ne plus se formaliser de leurs émotions et pensées négatives. Elles sont toujours là mais peu d’entre elles les affectent.
Vous pouvez vous aussi, sans être un sage perché toute la journée seul en haut d’une montagne, tendre vers cela. Cela demande de la patience, de la persévérance, d’utiliser les bonnes méthodes, de l’entraînement, mais c’est tout à fait possible.

Et je ne vous dis pas que j’en suis à ce stade du « sage », simplement sur le chemin. Améliorer sainement mon estime me permet d’avoir bien moins d’émotions et pensées négatives, de mieux les gérer et passer outre. Mais une bonne estime de soi seule ne suffit pas. Il faut s’appuyer sur d’autres outils pour parvenir à encore plus limiter les émotions et pensées négatives, à être moins affecté par elles, voire plus du tout ou si peu pour certaines.

1er outil : utilité ?

Parmi ces outils, on retrouve le bon sens, ou la philosophie. Et je vous arrête tout de suite : il ne s’agit pas de se prendre le chou avec des textes abscons auxquels on ne comprend rien ou pas grand-chose. Certains philosophes ont développé une philosophie, une certaine sagesse, qui se veut pratique, c’est-à-dire qui nous aide dans notre quotidien.

Dan Harris, l’auteur de « Comment je suis devenu 10% plus heureux ! », évoque par exemple le fait d’avoir abordé la question de s’inquiéter avec un moine bouddhiste.

S’inquiéter peut être utile : cela peut nous aider à faire notre maximum pour résoudre un problème. Mais parfois, cela ne sert à rien et il donne l’exemple du fait de s’inquiéter de savoir si on sera à l’heure pour prendre l’avion. On peut faire notre maximum mais à un moment donné, s’inquiéter ne sert à rien, sinon à nous faire du mal. On a un certain contrôle sur le fait de pouvoir être à l’heure pour prendre l’avion. Mais pas un contrôle à 100% dessus. Et il faut savoir faire la part des choses et lâcher prise.

Dan Harris propose ainsi de se poser une question, suggérée par le moine bouddhiste, lorsque l’on ressent des émotions et pensées négatives : Est-ce que c’est utile, sous-entendu : est-ce que cette émotion/pensée négative est utile ? Est-ce que c’est utile que je m’inquiète pour tel truc ? Est-ce que c’est utile de ressasser ces événements du passé ? Ou dit autrement : En quoi est-ce utile que je ressente/pense ça ?  Est-ce que penser/ressentir ça m’aide/va m’aider ?

2ème outil : qui a le pouvoir ?

Vous pouvez aussi vous appuyer sur la philosophie stoïcienne développée dans des ouvrages comme « Pensées pour moi-même» de Marc-Aurèle et le « Manuel » d’Épictète.

Ils prônent notamment de reprendre le pouvoir sur nos émotions et pensées négatives, de ne pas nous laisser contrôler par elles, perturber par elles, car après tout, c’est à vous de vous définir, à personne d’autre (vous pouvez devenir moins sensible au regard des autres par exemple), à vous, pas à vos pensées et émotions désagréables.

Pour vous éclairer, voici 2 citations de l’empereur romain et philosophe stoïcien romain Marc-Aurèle  :

« Maintes fois je me suis étonné de ce que chaque homme, tout en s’aimant de préférence à tous, fasse pourtant moins de cas de son opinion sur lui-même que de celle que les autres ont sur lui. »

« Sache que tout n’est qu’opinion, et que l’opinion elle-même dépend de toi. Supprime donc ton opinion et, comme un vaisseau qui a doublé le cap, tu trouveras mer apaisée, calme complet, golfe sans vagues. »

Et une citation d’Épictète :

« Ce qui trouble les hommes, ce ne sont pas les choses, mais les jugements qu’ils portent sur ces choses. »

Autrement dit : c’est souvent notre opinion sur des choses, des personnes, des situations qui provoque en nous des émotions et pensées négatives. Nous avons le pouvoir en nous de ne pas suivre nos émotions et pensées négatives, de ne pas leur accorder crédit, nous avons le pouvoir en nous de ne pas avoir d’opinion sur des faits, de « ne pas en faire une affaire personnelle » et de ne pas « faire de supposition » comme le préconisent les 2ème et 3ème Accords Toltèques.

Quand vous faites face à des émotions et pensées négatives, pour éviter d’en être victime, vous pouvez alors vous poser ces questions : À qui souhaitez-vous donner du pouvoir sur vous ? Aux autres qui vous troublent ? À vos pensées et émotions négatives ? À votre ego ? Ou à vous-même ? À votre propre volonté ?

3ème outil : est-ce important ?

Le 3ème outil que je souhaite partager avec vous – en plus bien sûr du fait d’améliorer de façon saine et durable votre estime et de pratiquer la méditation – c’est l’importance.

Quand vous faites face à des émotions et pensées négatives, ou mieux, quand vous les sentez monter en vous, demandez-vous : Est-ce que c’est grave ? Est-ce que c’est important ?

Dans son livre « La magie de voir grand », David J. Schwartz dit en gros que 99 % du temps, les querelles et problèmes sont provoqués par des choses qui en fait sont insignifiantes. Quand vous sentez des émotions et pensées négatives monter en vous, vous pouvez vous demander : Est-ce que c’est vraiment important ? Est-ce que ça en vaut vraiment la peine ? Est-ce que c’est si important que ça vaille la peine que je me mette dans des états pareils, que cela trouble mon esprit et mon bien-être ?
Vous pouvez aussi vous tourner vers ce qui est le plus important pour vous : Qu’est-ce qui au fond est le plus important pour moi ? N’est-ce pas de me sentir bien, d’être serein et donc de ne pas me laisser troubler par ce qui est insignifiant en réalité ? Combien vaut votre tranquillité d’esprit ? Ce qui provoque en vous des émotions et pensées négatives est-il plus important que votre tranquillité ? Que vaut votre sérénité, votre bien-être ?

Voilà C’est tout pour aujourd’hui. Amitiés à tous !

Quelles sont les différences entre les fous et les personnes saines d’esprits ?




Sans commentaire.


Cet article est une traduction d’un texte de Rolando Mendez Morillo sur Facebook.


Les fous inventent des mondes
Les sains d’esprit vivent dans des mondes inventés par d'autres.

Les fous créent des châteaux
Les sains d’esprit les habitent.

Les fous sont à moitié dans le ciel et à moitié sur la Terre
Les sains d’esprit ne sont que sur la Terre.

Les fous créent de la musique
Les sains d’esprit se contentent de l'écouter.

Les fous sont des personnages
Les sains d’esprit sont des acteurs.

Les fous font de la poésie
Les sains d’esprit la lisent.

Les fous sont la peinture 
Les sains d’esprit ne font que peindre.

Les fous vivent dans plusieurs mondes
Les sains d’esprit ne vivent que sur la Terre.

Les fous vivent dans leur propre esprit
Les sains d’esprit vivent dans l'esprit des autres.

Les fous ne jugent pas ou ne se sentent pas jugés
Les sains d’esprit se jugent et sont jugés par les autres.

Les fous savent donner et aimer sans condition
Les sains d’esprit ne savent que recevoir et détruire de manière sélective.

Les fous voient l'éclat de l'or dans l'immortel, dans le cœur des autres
Les sains d’esprit voient l'éclat de l'or dans l'éphémère, dans le matériel.

Les fous se sentent libres et puissants
Les sains d’esprit, du fait de leur peur des fous, les enferment et les crucifient.

Pour les fous, il n'y a que l'intérieur, puisque dedans et dehors, c'est pareil pour eux
Pour les sains d’esprit,  il n'y a que l'extérieur.

La prochaine fois qu'ils vous disent que vous êtes fou, vous devez savoir qu’ils sont jaloux parce que vous avez décidé de prendre le chemin direct vers votre vraie liberté.

Ne vous attachez pas aux pensées des autres, créez votre propre monde, faites confiance à votre intuition.

Nous sommes fous mais nous sommes peu nombreux, nous avons besoin de plus de fous pour créer une meilleure planète, ne vous limitez pas, continuez à créer avec votre esprit et avec votre cœur.

N'oubliez pas que vous serez toujours fou aux yeux de la civilisation, mais sain d'esprit aux yeux de l'amour.

Êtes-vous vraiment sain d'esprit ou fou ?

Voilà. C’est tout pour le moment. Amitiés à tous !

lundi 26 août 2019

Comment combattre la haine de soi ?



Un des livres dont est issu cet article.


Cet article est la suite de celui-ci . Il est une synthèse de plusieurs textes écrits sur le sujet.

"La haine de soi est un sentiment dont nous avons rarement conscience, constate Charles Rojzman, auteur notamment, avec Nicole Rothenbühler, de Savoir aimer dans des temps difficiles, les trois combats (Guy Trédaniel éditeur). D’abord parce qu’il est si inconfortable et destructeur que nous le refoulons. Ensuite parce que, lorsque nous rencontrons des difficultés, nous avons tendance à penser qu’elles viennent des autres ou des circonstances qui ne sont pas propices. Nous avons du mal à voir qu’elles viennent de nos propres empêchements et de ce qu’ils traduisent : une piètre image de nous-même." Pourquoi parler de haine plutôt que de manque de confiance ou d’estime de soi ? « Parce qu’il s’agit d’un sentiment sans nuance, qui produit une image déformée et diabolisée de soi : on se voit tout entier mauvais, inadéquat, incapable. »

Cet être monstrueux, que nous voulons à tout prix dissimuler aux autres et à nous-même, est une créature blessée : enfant, nous avons été meurtri, dans notre famille ou dans notre vie sociale, par des railleries, des culpabilisations répétées, des mises à l’écart, des abandons ou des maltraitances, qui aujourd’hui encore alimentent notre honte de qui nous sommes. Ces violences du passé nous font toujours redouter de mal faire, nous conduisent à nous effacer au profit des autres ou à nous soumettre à ceux qui nous effraient. Or nous manquons de lucidité, la plupart du temps, sur ce que nous avons vécu. Si bien que, au lieu d’avoir de la compassion pour nous-même, nous continuons de nous maltraiter. Au fond, la haine de soi est un amour déçu qui s’est transformé en son contraire. Du fait de nos blessures, nous ne sommes pas devenu celui ou celle que nous espérions être. Et nous ne nous le pardonnons pas.
Les représentations abîmées que nous avons de nous-même ont nécessairement des effets dans notre vie. Les repérer permet de commencer à s’en libérer. Charles Rojzman propose trois pistes pour guérir : « 1) Regarder ce que nous faisons aux autres – exigences, reproches excessifs – pour mieux comprendre ce qui nous a été fait ; 2) Repérer les images négatives que nous avons de nous-même et essayer de voir d’où viennent ces étiquettes ; et surtout, 3) Apprendre à faire la différence entre le fantasme et la réalité : les reproches que je m’adresse sont-ils justifiés ? Suis-je réellement coupable ou est-ce que je me crois coupable parce que j’ai été beaucoup culpabilisé ? » Il faut, à un moment, entrer en lutte contre nous-même et cesser de nous condamner par avance sans nous être offert un procès équitable. Au terme duquel nous deviendrons capables d’assumer plus tranquillement nos défauts comme nos qualités.

Dans nos relations
La reproduction de la violence, la difficulté à créer de l’intimité.

Tant que nous n’avons pas conscience de ce qui nous a été fait, nous risquons à notre tour, sans nous en rendre compte, d’abandonner, de culpabiliser, de maltraiter ou d’humilier notre conjoint, nos enfants, nos collègues de travail… « Ces violences que nous reproduisons entravent notre capacité à aimer les autres tels qu’ils sont et à nous montrer tels que nous sommes. C’est-à-dire, en définitive, à créer de l’intimité. » Nous nous dissimulons derrière des images (trop) positives de nous-même (gentil, parfait, dévoué) ou un peu provocantes (« Je suis comme je suis, à prendre ou à laisser », « Je suis trop épris de liberté pour me lier à quelqu’un »). Ces postures, qui nous permettent de tenir les autres à distance, trahissent une profonde insécurité.

Dans nos accomplissements
Des rêves abandonnés, des talents entravés.

« Le fait de ne pas s’aimer suffisamment entraîne aussi une difficulté à réaliser ses objectifs : on ne prend pas ses rêves au sérieux, on n’ose pas affirmer ses envies, on ne s’en donne pas les moyens », note Charles Rojzman. La vie que l’on voudrait vivre est toujours remise à plus tard : on ne se sent ni digne ni capable d’être heureux. Alors on se conforme ou bien on se sabote. Sans jamais déployer un potentiel sous-estimé. L’ennui et le sentiment de passer à côté de sa vie sont des signes forts d’une haine de soi que l’on ne reconnaît pas. Pour s’accommoder de ses frustrations, on s’est habitué à croire que dans la vie on ne fait pas toujours ce que l’on veut.


Dans notre travail
L’ambition empêchée, le syndrome de l’imposteur.

De la même manière, la haine de soi retient d’évoluer professionnellement. Si l’on est persuadé d’être nul, si l’on ne se donne pas le droit à l’erreur, le fait d’être mis en difficulté devant de nouvelles tâches et exposé à la critique peut être insupportable. Plutôt que d’écouter son envie de progresser, on prétend qu’on n’a pas d’ambition, qu’on laisse ça aux autres. « On retourne le mépris que l’on a de soi contre ceux qui réussissent et que l’on envie sans pouvoir l’admettre », commente Charles Rojzman. Lorsque l’on accède malgré tout à des postes à responsabilités, le syndrome de l’imposteur guette : « On ne se sent pas à la hauteur des fonctions qui nous ont été confiées, et l’on est terrifié à l’idée d’être démasqué », décrit-il. La haine de soi empêche de reconnaître son propre mérite : si l’on réussit, c’est que les autres se sont trompés sur notre compte.

Dans notre corps
Une beauté méconnue, une santé négligée.

La manière dont nous prenons soin de nous est évidemment liée à la valeur que nous nous accordons. Lorsque l’on a été abandonné, on s’abandonne soi-même : vêtements informes, chevelure en friche… Le fait de ne pouvoir se montrer sans un maquillage chargé ou un look très étudié révèle aussi un manque d’assurance et une réticence à être vu au naturel. Plus difficile à repérer, « la haine de soi transparaît également dans le fait de négliger sa santé : on ne va pas chez le dentiste, chez le gynécologue. On croit mériter les dégradations, la souffrance, on n’ose pas montrer des parties de son corps pour lesquelles on a été culpabilisé », traduit le thérapeute.

Dans nos dépendances
Le besoin de béquilles, la difficulté à choisir.

« Enfant, lorsque nous n’avons pu exister qu’à travers l’approbation, l’autorisation, la reconnaissance de nos parents, c’est notre autonomie qui a été blessée », décrit Charles Rojzman. Adulte, nous ne parvenons pas à prendre des décisions, à faire des choix pour nous-même. Nous continuons d’avoir besoin de nous adosser à quelqu’un ou, si ce quelqu’un fait défaut, à quelque chose. Cette dépendance fait le lit de nos addictions. Elle crée aussi une vulnérabilité particulière au harcèlement et aux pervers narcissiques. Elle exprime, en tout cas, notre conviction que nous ne méritons pas d’exister par nous-même.

Voilà. C’est tout pour le moment. Amitiés à tous !

dimanche 25 août 2019

Compte rendu du livre « Me, My Cards & I, traduction française » de John Carey.



  
Le livre en question.


Cet article a été écrit en collaboration avec le mentaliste Éric Bertrand, coauteur de « Douceurs mentales 1 »   et « Douceurs mentales 2 ».

Je viens de lire l’ouvrage « Me, My Cards & I, traduction française » de John Carey publié par le magasin de prestidigitation Magic Dream (et traduit par David Marsac) et j’ai été séduit par le contenu de ce livre. Il aborde la magie des cartes de façon simple mais ingénieuse, sans jamais utiliser de techniques difficiles à maîtriser. Il est l’ouvrage idéal pour ceux qui ont déjà acquis des notions de manipulation des cartes dans les méthodes de base (que ce soit celles de Bernard Billis, Dominique Duvivier ou Jean-Pierre Vallarino).

Je vais développer sept effets (mais il y en a bien entendu beaucoup plus) que je trouve particulièrement intéressants.

1) « C’est ouvert » p.35-36

Voilà un tour ingénieux mélangeant une open prédiction et un CAAN, en utilisant la fausse coupe Jay Ose. Cette fausse coupe est particulièrement subtile car elle est effectuée par le spectateur lui-même (des photographies illustrent la manière dont on doit diriger le spectateur).

2) « Forçage en cascade au bluff » p.119

Un forçage astucieux pour forcer la carte du dessous avec un détournement d’attention osé mais efficace.

3) « CAANY ! » p.155-156

Une variante du forçage mathématique dit « forçage au 9 ».

4) « Objectivité » p.100-101

Un tour avec 9 cartes de visite sur lesquelles sont inscrits les noms de différents objets. Ici c’est la « ruse » de Paul Curry qui est utilisée (« swindle switch », employée entre autres par les mentalistes Bruce Bernstein et Julien Losa).

5) « Scattered ! » p. 79-80

Une variation sur le tour « Inferno » de Joshua Jay (emploi de l’équivoque ou « choix du magicien »), qui ne nécessite aucun matériel particulier, contrairement à la routine originale.

6) « Equipièces » p.14-15

Routine inspirée par « Equivox » de Christian Chelman (paru à la fois en anglais dans « Capricornian Tales » et en français dans « Légendes urbaines » p.169-171, utilisation là aussi naturellement de la technique de l’équivoque). Bonne présentation de l’équivoque appliquée à 5 objets.

7) « Rioboo Style » p.157-159

Contrôle d’une carte sous le dessous du jeu, de manière extrêmement efficace et relativement simple. Technique assez proche d’un autre contrôle, présenté en pages 144-145 (le « Tabled Convincing Control »), mais plus efficace. Comme le dit l’auteur lui-même, « ce contrôle est une pure merveille ».

Pour vous montrer que je suis très attentif, j’ai même trouvé une erreur dans la traduction (ou l’original, je ne sais pas) ! Pour le tour « CAAN allégé » p. 66-67, il faut remplacer (ligne 6) « 3 de trèfle » par « 4 de trèfle », pour que le texte corresponde à l’illustration.

Comme d’habitude, de même que je l’ai déjà pratiqué dans d’autres écrits, afin d’atteindre le maximum d’exhaustivité, et pour que vous puissiez vous faire votre jugement par vous-mêmes, je vous donne la table des matières de cet ouvrage.

Table des matières

Ritualistica      7
Douce simplicité         10
Diseuse de bonne aventure    12
Equipièces      14
Bluff !             16
ESP Faites comme moi          18
Une cachette simple   19
Course débile...          20
Pensées aléatoires n°1 22
Prédiction simplifiée  23
Colorie-moi ! 27
L'huile et l'eau sans les mains 30
Déjà Bouh !    32
C'est ouvert ! 35
Triple Prédiction         38
Oh Bébé !!!     40
Téléporter une carte signée dans une enveloppe       43
Carte Forcée en conditions réelles     45
Voyageur du temps    47
Faites comme moi      50
Redford Unplugged   52
Le magicien paresseux           54
Suis moi je te suis       56
Sync 2.0          58
Kaléidoscope  61
Festival de CAAN     64
CAAN allégé !           66
Pensées mises en boîtes...       68
Pensées mises en boîtes n°2   70
Production PATEO    72
Contrôle multiple au bluff     74
Vos pensées sont les miennes.           76
Scattered        79
Furtive prédiction       81
Une main et une carte 84
Marlocaan       86
Toujours plus haut      88
Spectateur tout puissant         90
Hommage à Tamariz  92
Conseils aux nouveaux magiciens     95
Quaudincidence !       96
Des balles sur la table...          98
Objectivité      100
Quand deux esprits se rencontrent    102
A.K.A Triumph          105
SOS pensées   109
Un six parfait !            111
Juste une pensée         114
Just une pensée 2.0     116
Forçage en cascade au bluff  119
Le futur, cet inconnu 120
Quand deux cœurs...  122
Petit Vernon   124
Celui qui sait...           126
Écoute !          128
Futuriste.        130
Échange ambitieux     132
Tu penses ?!?  134
Crackeur de codes !   136
Le forçage à l'isolement         138
Pense et Force 139
La seule et l'unique     140
Cull furtif       142
Contrôle sur table convaincant          144
Routine bonus            148
Quelle inflation !        149
Choix et chance          151
Qu'est-ce que le vrai travail ? Essai   153
CAANY!        155
Rioboo style   157
International Hanging Coins 160
Copper Silver au ralenti         162
Compatibilité 164
Subtile préfiguration  166
Joueurs vs. magiciens vs. voyant       168
Futur annoncé            170
Captivité         174

Voilà. C’est tout pour le moment comme dans les séries télé américaines ou les romans-feuilletons du dix-neuvième siècle. Amitiés à tous.