Un des livres qui ont inspiré cet article.
Nous faisons tous face à des
émotions et pensées négatives. Le moins que l’on puisse dire, c’est qu’elles ne
sont pas agréables. Elles ont la capacité de nous mettre dans tous nos états, de
nous pourrir nos journées, voire notre vie.
Pourtant, les émotions et pensées
négatives vivent en nous. Chacun de nous ressent et entend un amas très
spécifique d’émotions et pensées désagréables. Même si les autres peuvent
éprouver le même genre d’émotions, on n’est jamais à leur place et on ne peut
jamais être sûr de l’intensité de ce qu’ils ressentent. On ne peut pas savoir
s’ils pensent exactement la même chose que nous dans une situation donnée :
si elles semblent universelles, en réalité, les émotions et pensées négatives
sont très personnelles. Il n’y a que nous pour ressentir et entendre les
propres émotions et pensées désagréables qui nous assaillent.
Donc la première victime de nos
émotions et pensées négatives, c’est nous-même. Mais de nombreuses autres
personnes peuvent être impactées par elles indirectement et en souffrir elles
aussi. Pourquoi ? Parce qu’on va être en colère après notre boss et l’on
peut aussi manifester cette colère lorsqu’on est auprès de nos collègues, de
notre famille, de nos amis, d’un passant ou d’un vendeur.
Mais est-on contraint de subir
nos émotions et pensées négatives, d’en être victime ? On se dit souvent que le
problème, c’est l’autre. Ce sont les autres qui ont provoqué ces émotions et
pensées négatives. Et on peut penser alors qu’il suffit de trouver la bonne formule
pour changer les autres. Pour qu’ils ne prennent pas autant d’ascendant sur
nous, on peut également s’évertuer à dire non aux autres.
Émotions et pensées négatives : s’en débarrasser ?
Mais comme nos émotions et
pensées négatives proviennent de nous – puisque nous sommes les seuls à les
ressentir et entendre – peut-on y faire
quelque chose à notre niveau ?
Un nombre incalculable de
personnes cherche depuis des milliers d’années à se débarrasser des émotions et
pensées négatives, à en limiter le nombre, à les amoindrir. S’en débarrasser
complètement est sans doute illusoire et certainement pas la bonne solution,
car les émotions et pensées négatives peuvent avoir leur utilité : si par
exemple Tartempion mange 3 hamburgers par jour et se met à avoir des pensées
négatives de type « Ce n’est pas bien ce que tu fais ! Tu ne devrais pas manger
autant de ces cochonneries ! », certes, ce n’est pas agréable et il ressent
sans doute des émotions désagréables associées, mais cela peut lui permettre de
modifier son alimentation pour manger plus sainement. Donc les émotions et
pensés négatives peuvent entraîner des effets bénéfiques, même si on ne le
discerne pas au premier abord.
Toutefois, ce n’est pas le cas de
l’ensemble des émotions et pensées négatives, loin de là. Trop souvent on
ressent et entend des propos négatifs venant de l’intérieur de nous-même (de
notre petite voix) qui ont juste pour effet de nous faire nous sentir mal et
qui n’ont pas de réelle utilité. Mise à part celle de nous faire dire que
décidément, on s’en passerait bien de ces émotions et pensées négatives qui
nous pourrissent notre quotidien !
À force de pratique, on peut parvenir à réduire les émotions et pensées
négatives, leur nombre et leur impact.
C’est l’un des multiples
bénéfices que vous obtenez lorsque vous améliorez de façon saine et durable
votre estime de vous-même ou lorsque vous pratiquez la méditation.
Émotions et pensées négatives : neutraliser leurs effets ?
Réduire le nombre d’émotions et
pensées négatives que vous avez est un pas énorme. Cela améliore
considérablement votre vie, mais ce n’est pas pour autant que vous n’en
ressentez pas, que vous n’entendez plus de propos désagréables dans votre tête.
Et heureusement, en un sens car comme on l’a vu plus haut, cela peut vous être
utile.
Si l’on peut réduire mais non
éviter les émotions et pensées négatives, comment aller plus loin ? Comment
réduire encore plus le nombre de celles qui ne sont pas appropriées (qui
n’apportent aucun bénéfice) et en neutraliser les effets ?
On peut s’y entraîner, persévérer,
et obtenir des résultats, amoindrir les effets néfastes généralement provoqués
par les émotions et pensées négatives et parvenir à plus rapidement retomber
sur nos pieds, autrement dit, à faire en sorte que, lorsque l’on fait face à des
émotions et pensées négatives, le « choc » soit (bien) moins violent et donc
moins douloureux.
Les effets désagréables durent
moins longtemps. Les plus aguerris parviennent à ne plus se formaliser de leurs
émotions et pensées négatives. Elles sont toujours là mais peu d’entre elles
les affectent.
Vous pouvez vous aussi, sans être
un sage perché toute la journée seul en haut d’une montagne, tendre vers cela. Cela
demande de la patience, de la persévérance, d’utiliser les bonnes méthodes, de
l’entraînement, mais c’est tout à fait possible.
Et je ne vous dis pas que j’en
suis à ce stade du « sage », simplement sur le chemin. Améliorer sainement mon
estime me permet d’avoir bien moins d’émotions et pensées négatives, de mieux
les gérer et passer outre. Mais une bonne estime de soi seule ne suffit pas. Il
faut s’appuyer sur d’autres outils pour parvenir à encore plus limiter les
émotions et pensées négatives, à être moins affecté par elles, voire plus du
tout ou si peu pour certaines.
1er outil : utilité ?
Parmi ces outils, on retrouve le
bon sens, ou la philosophie. Et je vous arrête tout de suite : il ne s’agit pas
de se prendre le chou avec des textes abscons auxquels on ne comprend rien ou
pas grand-chose. Certains philosophes ont développé une philosophie, une
certaine sagesse, qui se veut pratique, c’est-à-dire qui nous aide dans notre
quotidien.
S’inquiéter peut être utile :
cela peut nous aider à faire notre maximum pour résoudre un problème. Mais
parfois, cela ne sert à rien et il donne l’exemple du fait de s’inquiéter de
savoir si on sera à l’heure pour prendre l’avion. On peut faire notre maximum
mais à un moment donné, s’inquiéter ne sert à rien, sinon à nous faire du mal. On
a un certain contrôle sur le fait de pouvoir être à l’heure pour prendre
l’avion. Mais pas un contrôle à 100% dessus. Et il faut savoir faire la part
des choses et lâcher prise.
Dan Harris propose ainsi de se
poser une question, suggérée par le moine bouddhiste, lorsque l’on ressent des
émotions et pensées négatives : Est-ce que c’est utile, sous-entendu
: est-ce que cette émotion/pensée négative est utile ? Est-ce que c’est utile
que je m’inquiète pour tel truc ? Est-ce que c’est utile de ressasser ces
événements du passé ? Ou dit autrement : En quoi est-ce utile que je
ressente/pense ça ? Est-ce que
penser/ressentir ça m’aide/va m’aider ?
2ème outil : qui a le pouvoir ?
Vous pouvez aussi vous appuyer
sur la philosophie stoïcienne développée dans des
ouvrages comme « Pensées pour
moi-même» de Marc-Aurèle et le « Manuel » d’Épictète.
Ils prônent notamment de
reprendre le pouvoir sur nos émotions et pensées négatives, de ne pas nous
laisser contrôler par elles, perturber par elles, car après tout, c’est à vous
de vous définir, à personne d’autre (vous pouvez devenir moins sensible au
regard des autres par exemple), à vous, pas à vos pensées et émotions
désagréables.
Pour vous éclairer, voici 2 citations de l’empereur romain et philosophe stoïcien romain Marc-Aurèle :
« Maintes fois je me suis
étonné de ce que chaque homme, tout en s’aimant de préférence à tous, fasse
pourtant moins de cas de son opinion sur lui-même que de celle que les autres
ont sur lui. »
« Sache que tout n’est
qu’opinion, et que l’opinion elle-même dépend de toi. Supprime donc ton opinion
et, comme un vaisseau qui a doublé le cap, tu trouveras mer apaisée, calme
complet, golfe sans vagues. »
Et une citation d’Épictète :
« Ce qui trouble les hommes,
ce ne sont pas les choses, mais les jugements qu’ils portent sur ces choses. »
Autrement dit : c’est souvent
notre opinion sur des choses, des personnes, des situations qui provoque en
nous des émotions et pensées négatives. Nous avons le pouvoir en nous de ne pas
suivre nos émotions et pensées négatives, de ne pas leur accorder crédit, nous
avons le pouvoir en nous de ne pas avoir d’opinion sur des faits, de « ne pas
en faire une affaire personnelle » et de ne pas « faire de supposition » comme
le préconisent les 2ème et 3ème Accords Toltèques.
Quand vous faites face à des
émotions et pensées négatives, pour éviter d’en être victime, vous pouvez alors
vous poser ces questions : À qui souhaitez-vous donner du pouvoir sur vous ? Aux
autres qui vous troublent ? À vos pensées et émotions négatives ? À votre ego ?
Ou à vous-même ? À votre propre volonté ?
3ème outil : est-ce important ?
Le 3ème outil que je souhaite
partager avec vous – en plus bien sûr du fait d’améliorer de façon saine et
durable votre estime et de pratiquer la méditation – c’est l’importance.
Quand vous faites face à des
émotions et pensées négatives, ou mieux, quand vous les sentez monter en vous,
demandez-vous : Est-ce que c’est grave ? Est-ce que c’est important ?
Dans son livre «
La magie de voir grand », David J. Schwartz dit en gros que 99 %
du temps, les querelles et problèmes sont provoqués par des choses qui en fait
sont insignifiantes. Quand vous sentez des émotions et pensées négatives monter
en vous, vous pouvez vous demander : Est-ce que c’est vraiment important ? Est-ce
que ça en vaut vraiment la peine ? Est-ce que c’est si important que ça vaille
la peine que je me mette dans des états pareils, que cela trouble mon esprit et
mon bien-être ?
Vous pouvez aussi vous tourner
vers ce qui est le plus important pour vous : Qu’est-ce qui au fond est le plus
important pour moi ? N’est-ce pas de me sentir bien, d’être serein et donc de
ne pas me laisser troubler par ce qui est insignifiant en réalité ? Combien
vaut votre tranquillité d’esprit ? Ce qui provoque en vous des émotions et
pensées négatives est-il plus important que votre tranquillité ? Que vaut votre
sérénité, votre bien-être ?
Voilà C’est tout pour aujourd’hui.
Amitiés à tous !