Notre fausse télépathie
Le psychologue Albert Ellis a dit
un jour en plaisantant : « Si les Martiens découvrent un jour comment
raisonnent les êtres humains, ils vont mourir de rire. »
Je vais traiter aujourd’hui de l’erreur n° 4 de nos pensées : « Télépathie : ne pas prendre vos intuitions pour argent comptant »
décrite dans le livre Les thérapies comportementales et cognitives pour les Nuls. Les erreurs dans nos pensées,
selon les auteurs, Rob Willson et Rhena Branch, sont au nombre de douze. J’ai
traité la troisième erreur sur le principe de la divination dans cet article du blog.
Etes-vous persuadé de savoir ce que pensent les
autres ? La télépathie consiste souvent à estimer que les autres ont une
mauvaise opinion de vous ou possèdent des intentions nuisibles.
Voici des exemples de propension à la (fausse)
télépathie :
1) Vous discutez avec votre compagne et elle
regarde ce qui se passe derrière vous pendant que vous lui parlez, détourne son
regard et (comble de malheur) bâille. Vous en concluez immédiatement qu’elle
juge vos propos ennuyeux à mourir et qu’elle aimerait plutôt parler à quelqu’un
d’autre.
2) Vous croisez votre voisin dans la rue. Il vous
dit rapidement bonjour mais n’a pas l’air très chaleureux ou heureux de vous
voir. Vous pensez qu’il est vexé parce que votre chien a aboyé plusieurs fois
pendant la nuit et qu’il va porter plainte au commissariat.
Vous ne pouvez jamais être certain à 100 % de ce
que pensent les autres. Vous feriez bien de nuancer vos hypothèses négatives.
Prenez du recul et examinez toutes les preuves
dont vous disposez. Réfrénez votre tendance à lire dans la pensée des
autres en suivant ces conseils :
1) Envisagez
d’autres raisons à ce que vous voyez et qui vous affecte.
Votre compagne ou votre voisin peuvent être tristes,
fatigués, soucieux pour toutes sortes de causes qui ne dépendent pas de vous.
2) Prenez en compte
le fait que votre intuition est peut-être fausse.
Un collègue de travail fait une remarque sur un évènement
dans lequel vous vous êtes impliqué. Tout de suite, vous avez peur qu’il juge
que vous n’êtes pas un bon employé. Votre peur est-elle vraiment liée à ce qu'a dit votre collègue ou concerne-t-elle vos propres doutes sur vos
capacités professionnelles ? Disposez-vous de suffisamment d’informations ou de
preuves irréfutables que votre collègue juge votre travail médiocre ?
3) Obtenez plus d’informations
concrètes et agissez.
Allez voir votre voisin et demandez-lui s’il a mal dormi à
cause de votre chien (ainsi vous saurez pourquoi il avait l’air fatigué quand
il vous a croisé). Puis réfléchissez aux différents moyens que vous pouvez mettre en
place pour que l’on entende moins votre animal pendant la nuit.
Vous avez tendance à lire dans les pensées des
autres ce que vous redoutez le plus.
Cette forme de fausse télépathie est un peu comme placer une diapositive dans
un projecteur. Ce que vous projetez ou imaginez qui se passe dans l’esprit des
autres repose presque à 100 % sur ce que vous avez-vous-même dans la tête.
Voilà. C’est tout pour aujourd’hui. Je développerai
la cinquième erreur commune de nos pensées dans un prochain article.
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