Un CD d'Israel Regardie avec la pratique de la « Conversation avec le Saint Ange Gardien ».
Cette article est la suite de celui-ci.
A quoi sert l’ésotérisme ?
L’ésotérisme postule qu'au-delà
du mental (lequel comprend toutes les couches du conscient, de l'inconscient,
etc.) existe en chacun de nous une parcelle du divin qui, seule, peut être dite
immortelle. Nommée « Saint Ange Gardien » par la Golden Dawn, une
première étape consiste à établir le lien entre notre conscience (le Moi) et
cette parcelle divine (le Soi), opération nommée « Conversation avec le
Saint Ange Gardien ».
Cette étape franchie, l'adepte
travaillera à confier la direction de sa vie au Soi qui réside en lui, le Moi n'ayant
alors plus lieu d'être. L’évanouissement du Moi se produit lors du « franchissement
de l'abîme ». Dégagé de ses conditionnements, l'être reçoit (ou comprend)
sa destinée, assume sa vraie fonction dans ce monde, collaborant à l'œuvre des dieux
pour qu'il soit conforme à l'ordre et aux plans qu'ils ont élaborés. Nous
sommes là dans la théurgie proprement dite.
Une telle union avec le divin ne
peut être atteinte par la simple croyance dans une doctrine ou des spéculations
intellectuelles. Les divers rites, techniques, armes ésotériques, etc... sont
autant d'outils dont l'objectif est la restauration, la réparation, l'élévation
de la conscience afin qu'elle devienne un véhicule adapté à la Lumière divine.
Lorsque le corps et la personnalité sont purifiés, libérés de névroses
handicapantes, le Soi peut être invoqué. Si ces outils n'ont plus lieu d'être
lorsque le but est atteint, l'homme appartenant pour partie au monde matériel
ne saurait se passer de moyens également matériels qui constituent autant de
leviers pour dépasser cet état, de moyens pour induire les transformations qui
s'opèrent en lui.
Supposons un immeuble de dix
étages. Comment en atteindre le sommet ? Certainement pas en ignorant le fait
évident qu'au moins 60 mètres nous en séparent. C'est pourtant l'attitude
simpliste de la « mystique de la vole intérieure ». Dieu,
affirme-t-on dans certains cercles, est un état de conscience infinie auquel
nous devons nous unir. Jusque-là, chacun est d'accord. Mais, en pratique, il
nous serait proposé de gagner le sommet en ignorant les escaliers qui nous séparent
de notre objectif : Dieu. C'est comme si nous tentions de sauter du sol au
sommet du bâtiment.
L’ésotérisme adopte une attitude
plus réaliste et pragmatique, plus conforme au bon sens. Pour gagner le sommet,
nous devons soit monter par les escaliers prévus à cet effet, soit utiliser
l'ascenseur. L’homme est une créature complexe dont les facultés, au cours de
millions d'années, se sont développées et transformées pour répondre à des
besoins et instincts (faim, peur, sexualité, survie, etc.) qu'il est dangereux
d'ignorer.
En aspirant à l'union divine,
nous devons nous assurer que notre méthode, quelle qu'elle soit, prend ces
facultés en considération et les transmute jusqu'à ce qu'elles puissent
participer à l'expérience. L'évolution (ou l'adaptation) de tous les
constituants de l'être humain s'y avère nécessaire, pas seulement celle de
quelques-uns d'entre eux, laissant les autres sous-développés ou fixés à un
état infantile. En outre, ces facultés doivent être entraînées pour faire face
à l'énorme tension imposée par un tel objectif. Faire fi de toutes ces
considérations suscitera les catastrophes si fréquemment rencontrées dans les
cercles occultes ou mystiques.
Contrairement à une idée reçue
qui ne se vérifie pas dans la pratique, la voie ésotérique vaut la voie mystique,
parce que proposant une « technologie » permettant de franchir de
manière systématique et méthodique les diverses étapes qui conduisent de l'initiation
à l'adeptat (sauf pour quelques êtres d'exception prédisposés de naissance dont
un événement de l'existence suffit à faire éclore un état inhérent à leur
personne, mais dont ils n'avaient pas conscience). Pour les autres, les Exercices spirituels de Saint Ignace de
Loyola, l'hésychasme de l'orthodoxie, l'ascèse monastique confirment, malgré
les allégations officielles selon lesquelles la foi est la clef du
christianisme, que les techniques sont un prérequis de tout développement
intérieur.
D'où la « supériorité »
(d'un point de vue pratique) d'un Jamblique sur un Plotin, d'un Martinès de
Pasqually sur un Louis-Claude de Saint-Martin. Les écoles de tantrisme hindou
et bouddhiste suivent une démarche analogue.
Comme l'expérience ésotérique ne
peut être éprouvée par le chercheur sceptique qui se situe en observateur
extérieur, un esprit sensé peut être tenté de balayer l'ensemble du sujet d'un
revers de main, notre ésotériste pouvant être catalogué comme schizophrène. Au
moins deux facteurs me poussent à recommander au lecteur de ce blog de retenir
son jugement tant qu'il n'a pas approfondi la question.
1) La conception du monde et
l'univers symbolique de l’ésotérisme sont fondamentalement identiques à nos
traditions spirituelles occidentales : l’hermétisme, l’alchimie, la franc-maçonnerie
traditionnelle, la théosophie, le rosicruclanisme. Alors que les détails et le
vocabulaire peuvent différer d'un système à l'autre, les enseignements y sont
similaires. SI le lecteur est familiarisé avec l'un de ces courants et s'il lui
accorde quelque valeur, il trouvera tout autant de valeur à une étude plus
poussée de l’ésotérisme.
2) Nous avons beaucoup appris au
cours des dernières décades sur les religions orientales. Il apparaît avec
évidence que la même vision du monde, y compris celle des divers plans de
conscience, de l'existence de cinq éléments et d'enseignants désincarnés... se
retrouve dans l'hindouisme et le bouddhisme tantriques.
Voilà. C’est tout pour le moment.
Amitiés à tous.
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